Abstract
Cet article examine la façon dont un groupe de chercheurs français a importé les idées d'Elinor Ostrom, jusqu'à inspirer la naissance d'un programme de gestion dans les réserves de biosphère françaises. Promoteurs d'une philosophie participative visant à dépasser le dilemme État-marché, ces chercheurs ont proposé un modèle de gestion fondé sur l'engagement volontaire des communautés locales. La genèse du programme "éco-acteurs" permet d'analyser les opérations de traduction entre la phase d'exploration par les chercheurs et celle d'opérationnalisation par les gestionnaires, ainsi que les dynamiques de "co-production" entre science et politique. En effet, cet article démontre que la recherche transdisciplinaire en environnement promeut et promet de nouvelles formes de gouvernement qui, tout en cherchant des voies alternatives, s'insèrent dans un ordre néolibéral. À l'heure du "faire mieux avec moins", ces scientifiques ont défendu un type de gouvernement rendu théoriquement efficace et peu coûteux par les mécanismes de "contrôle social." Le programme "éco-acteurs" offre ainsi l'opportunité de confronter les principes théoriques d'Ostrom aux réalités de leur mise en œuvre locale, dans un contexte marqué par un manque généralisé de financements publics.
Keywords: Biosphere reserve, mode of government, transdisciplinarity, participation, social monitoring, neoliberalism
How to Cite:
Jacob, T. & Hervé, C., (2022) “Quand la recherche transdisciplinaire en environnement promet/promeut un mode de gouvernement: genèse du programme "éco-acteurs" dans les Réserves de biosphère françaises”, Journal of Political Ecology 29(1), 223–246. doi: https://doi.org/10.2458/jpe.4857
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Funding
- COLLAB² (grant ANR-19-CE03-19-0002)